Lors de la réunion de novembre du Portugal Business Club, Olivier DEBROSSE, dirigeant du Groupe SECALYS, spécialisé en maîtrise des risques et gestion de l’information, à présenté une analyse de la capacité des PME à développer une démarche d’intelligence économique :
« Sans rentrer dans les détails de l’histoire de l’Intelligence Economique, rappelons que, s’il s’agit d’un dispositif assez récemment formalisé, il repose sur des fondamentaux des comportements humains et se retrouve sous une forme ou sous une autre tout au long de l’histoire de l’humanité.
Les Phéniciens, et probablement avant eux nos ancêtres préhistoriques, les Parthes, la république de Venise, la Ligue Hanséatique, sont autant d’exemples anciens de mise en oeuvre de processus visant à obtenir une meilleure représentation de l’environnement, à maîtriser ou à réduire le risque induit par cet environnement et à favoriser la prise et le maintien de positions stratégiques.
La formalisation actuelle présente l’intelligence économique comme un dispositif de gestion de l’information stratégique, qui permet de connecter l’entreprise à l’hyper système d’information mondial, dans ses dimensions technique aussi bien qu’humaine, pour délivrer la bonne information, à la bonne personne, au bon moment et au bon format. L’ascendance historique ancienne de ce dispositif nous indique que ses processus s’appuient sur des orientations naturelles de l’homme, liés à sa curiosité, son intelligence et sa capacité à s’adapter.
C’est donc tout naturellement que l’intelligence économique doit et peut s’implanter dans les PME, puisqu’elles sont très imprégnées du facteur humain. Leur souplesse, leur capacité de réactivité, le volontarisme des chefs d’entreprise, l’inventivité du groupe humain, la forte culture d’entreprise, en font le terrain idéal pour la mise en oeuvre des processus d’acquisition, de gestion et de valorisation de l’information. Détecter les pistes d’innovation,maîtriser les risques anticiper les évolutions Dès lors, elles sont en capacité de se doter de cet outil puissant capable d’éclairer les choix, de détecter les pistes d’innovation, de maîtriser les risques et d’anticiper les évolutions. Contrairement à une idée hélas répandue et probablement due à quelques erreurs commises dans la communication sur l’intelligence économique, la PME est, plus que tout autre structure, et en particulier plus que les groupes tentaculaires transnationaux, LE terrain de prédilection des processus d’intelligence économique, dont on s’aperçoit d’ailleurs qu’ils existent souvent de façon innée, même s’ils sont peu formalisés.
Le pas à franchir est donc de formaliser les besoins et de structurer les démarches empiriques de collecte d’information, d’animation de réseaux, d’analyse des marchés, de maîtrise des risques et d’actions collaboratives. C’est ici que se situe en fait la différence avec les structures les plus lourdes, puisque, au-delà même des aspects financiers, les besoins des PME ne sont pas les mêmes que ceux des «grands comptes» et les moyens sont à adapter aux modes opératoires spécifiques de ces entreprises humaines. Les outils adéquats existent, qui pourront favoriser l’émergence d’une véritable intelligence collective au sein de l’entité et qui lui permettront de voir plus loin, d’affiner la perception des mécanismes et des structures de son environnement et de porter plus haut son projet économique, social et humain.
Les actions de veille, d’organisation de l’information, de sécurisation des projets, de valorisation de l’image, d’influence ou d’analyse comparative (benchmarking) par exemple sont donc tout à fait à la portée de la PME, pour peu que chacun y soit associé et participe à son niveau à l’action d’intelligence économique qui pour finir va permettre d’accroître la performance. »